A propos de l’arrêté municipal concernant les déjections canines
Suite à l’interpellation par quelques personnes du village relative à la décision municipale de mettre en œuvre une réglementation sur les déjections animales et la tenue en laisse des chiens, je souhaite apporter quelques précisions et éclaircissement sur les motivations de cette décision :
Tout d’abord, je tiens à rappeler que l’arrêté municipal que nous avons pris s’est imposé face à la recrudescence de la présence des déjections canines que nous constatons en grand nombre sur l’ensemble des espaces verts de la commune. Il est de fait que la pratique de nombreux propriétaires de chiens consiste à sortir de leurs propriétés, le plus souvent non dépourvus de jardins et espaces verts, pour se rendre sur la voie verte, le terrain de l’ancien camping ou encore l’espace de sport et détente intégrant le terrain de foot. Sur ces espaces, les propriétaires libèrent leurs chers animaux pour les laisser gambader, et le plus souvent assouvir leurs besoins naturels.
Je ne pense pas que le fait de laisser son chien en liberté sur ces espaces, soit associé au souci de passer derrière avec le projet de ramasser les déjections. En tous cas, la multiplication des “cadeaux” ainsi abandonnés témoigne bien d’un comportement délibérément détourné de ce geste civique qu’on peut attendre de toute personne qui contribue, par animal interposé, à souiller l’espace collectif.
Au demeurant ces espaces sont également à la disposition de personnes qui souhaitent s’y promener sans avoir à regarder au plus près les endroits où ils mettent leurs pieds, et de plus il apparaît que de nombreux enfants apprécient ces lieux pour y jouer. A titre d’exemple, un jeune garçon a dû prendre une douche dans les vestiaires du foot et demander à ses parents d’apporter d’autres vêtements à la suite d’une chute et d’une glissade sur le terrain de foot… et ce n’était pas de la terre qui maculait ses vêtements et ses jambes ! Le constat fut le même lors de la fête de l’école en juin dernier alors que plusieurs enfants ont généreusement ramené des déjections collées à leurs chaussures.
Alors faut-il que la commune prenne des dispositions pour offrir des poubelles destinées aux déjections animales et fournissent, comme certains le demandent, les sacs pour en assurer leur ramassage ?
Il convient de rappeler sur ce point que le fait d’accueillir dans sa maison ou son appartement un animal de compagnie, relève d’un choix personnel qui emporte des responsabilités et obligations individuelles et tout autant personnelles. Plusieurs questions naissent autour de la demande formulée à la commune :
- Est-il concevable que le choix personnel de détenir un ou plusieurs animaux de compagnie, induise la nécessité pour la collectivité d’assurer l’entretien et la propreté des animaux concernés, créant une charge pour l’ensemble des contribuables ? Que la commune assume collectivement les charges induites par les besoins des familles ou de personnes isolées relève bien des responsabilités de la commune, mais en aucun cas la commune doit se substituer aux responsabilités et aux charges résultant de choix de vie de chacun.
- Est-il admissible d’imaginer devoir confier à un employé communal, le soin de relever les poubelles remplies de déjections animales, alors même que ce service effectivement présent en zone urbaine, implique des matériels adaptés, des équipements de travail adéquats et des lieux de traitement des détritus collectés ? Ce type de service a un coût très important que les contribuables de nos villes supportent au prix d’une imposition locale qui n’a rien de commun avec celle pratiquée dans nos communes rurales.
Alors j’entends bien que la décision municipale ne convient pas à certains, et je sais par ailleurs que nombre de propriétaires de chiens ne se déchargent pas sur la commune et témoignent quotidiennement d’un comportement civique et responsable. La décision municipale concerne assurément un nombre limité de propriétaires de chiens, que la raison n’atteint le plus souvent que lorsque la loi et plus encore la sanction pécuniaire est mise en œuvre. Le conseil municipal assume pleinement la décision de recourir à une réglementation contraignante pour une minorité de personnes, parce que la qualité de vie due à chacun est la priorité qui guide nos décisions.
La commune poursuivra avec constance une politique de responsabilisation de chacun, dans l’intérêt de tous et dans le respect scrupuleux des deniers publics, limités et d’autant plus rares qu’ils n’autorisent aucune démagogie ni aucun relâchement dans la recherche de la qualité de vie, que nombre de nos concitoyens soulignent dans leur choix de résidence dans notre beau village.
Nous restons bien entendu ouverts et attentifs aux remarques, suggestions, propositions et critiques. Proposer le débat et la confrontation des regards oblige à soutenir des choix responsables et assumer des décisions qui peuvent ne pas emporter l’adhésion de tous, c’est le principe de la démocratie à laquelle nous sommes tant attachés.
Martial Dardelin
Maire